Prenant part au forum African Digital Week 2024 et intervenant en particulier lors du panel d’experts sur les « Infrastructures et technologies au service de la 4ème révolution industrielle en Afrique », Auguste Yankey, ancien fonctionnaire international à l’Union africaine et Directeur d’exploitation du VITIB, a exhorté les investisseurs à tirer parti des atouts de son institution pour saisir les opportunités offertes par la 4ème révolution industrielle qui se profile à l’horizon mondial.
La Vitib est la société anonyme qui gère la zone franche de la biotechnologie et des technologies de l’information et de la communication de Grand-Bassam (15 km au sud d’Abidjan). Ce vaste parc technologique de 302 hectares, qui sera à terme de 624 hectares, offre d’énormes avantages, comme l’a rappelé Auguste Yankey. Tout d’abord, la fiscalité est très avantageuse pour s’installer à moindre coût (0 % d’impôts sur 5 ans, 1 % d’impôts à partir de la 6e année, 0 % de taxes sur l’eau, l’électricité et le carburant).
Ensuite, les droits de douane sont quasi inexistants (0 % de droits de douane et taxes pour les sociétés établies au Vitib, exonération du programme de vérification des importations (SGS, VERITAS), 0 % de droits de douane sur les produits pétroliers). Enfin, il a tenu à informer l’auditoire que désormais les investisseurs bénéficient d’un guichet unique pour simplifier la procédure d’installation des entreprises.
LE VITIB EST LE CENTRE NÉVRALGIQUE DE L’ÉCONOMIE NUMÉRIQUE EN CÔTE D’IVOIRE.
Autres atouts
Le Vitib offre des terrains bénéficiant d’une sécurité foncière sous la forme d’un bail emphytéotique. La zone franche dispose d’installations pour le traitement des eaux usées, le raccordement à la source (eau, électricité, fibre optique). Chaque société installée au Vitib dispose d’une ligne spécialisée pour se connecter à Internet haut débit afin de produire selon les normes mondiales de la quatrième révolution industrielle. Auguste Yankey affirme même que le village de l’innovation technologique a la possibilité de délivrer des visas de contrats de travail pour les salariés de nationalités étrangères.
À la question de savoir s’il y avait une limite aux investissements étrangers, il a répondu qu’il n’y en avait aucune. Mieux encore, la liberté de transfert de fonds provenant des salaires et des dividendes distribués est garantie dans la formule. Avec tous ces atouts, il conclut que le Vitib est le centre névralgique de l’économie numérique en Côte d’Ivoire.
Bémol
Avec tous ces atouts, il est regrettable que le Vitib ne mette pas un point d’honneur sur la communication. De nombreux investisseurs ont révélé qu’ils entendaient ces choses pour la première fois. En outre, le sol de la zone franche doit être remblayé suffisamment pour permettre une utilisation rapide par les investisseurs. Il est vrai que le prix du mètre carré d’espace concédé est d’environ 2 000 FCFA (environ 3 euros), mais les décideurs redoutent les investissements propres (remboursables) à effectuer pour que le sol soit utilisable.
Par ailleurs, certains investissements promis par l’État de Côte d’Ivoire ne sont toujours pas à l’ordre du jour (bitume, remblayage, etc.). Pour y parvenir, certains observateurs estiment que la redevance promise par le gouvernement pour accélérer la mise en valeur du site doit désormais être une priorité.
Envoyé spécial Balliet M.